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La microéconomie du Betacowork

Sérendipité, n.f. : Capacité, art de faire une découverte par hasard. Ce concept, à consonnance barbare pour certains, est l’un des piliers sur lesquels Ramon Suarez a bâti le Betacowork. Au-delà de sa définition stricto sensu, on pourrait définir la sérendipité comme le fait de tirer davantage d’une expérience que ce qu’on aurait imaginé. Cette définition vous rappelle-t-elle quelque chose ? Si vous êtes membres du Betacowork ou si vous y avez déjà mis les pieds, très probablement puisqu’il s’agit de l’essence-même de sa philosophie. Travailler, mais pas seulement. Echanger, mais pas seulement. Non, l’expérience au sein du Betacowork ne se limite pas à cela. Cette structure est, en plus d’être un simple lieu de travail, un véritable catalyseur social et pour votre réseau.

Et si en plus de cela on vous disait qu’il existait une microéconomie en son sein, nous croiriez-vous ? Non ? C’est pourtant bien le cas. Les innombrables interactions entre coworkers qui font la force de Betacowork débouchent certes sur de la sympathie et des liens d’amitié, mais également sur des projets communs et des collaborations professionnelles. Tout part d’une simple discussion ou d’un intérêt commun. Et lorsque de cette affinité humaine ou professionnelle révèle un besoin professionnel de l’une des parties (ou même des deux), le tour est joué ! Certains parleront de hasard mais le terme « écosystème » semble davantage adapté, en cela qu’un écosystème s’autorégule et répond à ses propres besoins. Ces dernières années nous avons recensé une quinzaine de collaborations. Essayons d’en dégager les principales formes.

Il est très fréquent que des coworkers trouvent, au sein du Betacowork, des clients ou des fournisseurs pour leur activité. C’est d’ailleurs la forme la plus commune de partenariat parmi ceux recensés ces dernières années. Katia Xenophontos, une de nos coworkeuses, en a fait l’expérience à maintes reprises. Alors qu’elle tenait un blog d’échange de maisons, une autre coworkeuse lui a proposé de recréer entièrement son site car elle y voyait de possibles améliorations. Suite à cela l’entreprise Homeexchange a consulté son site, et lui a proposé de gérer son marché francophone. Katia a également eu l’opportunité de proposer des traductions à Madkings, une entreprise de Growth Marketing implantée dans les mêmes locaux que Betacowork. Betacowork est propice aux rencontres, tout comme les événements organisés par cette structure. Cécil Schmitt, un autre coworker, a initié une collaboration suite à l’un d’entre eux. Alors qu’il assistait à un « Speed Networking », un speed-meeting d’entrepreneurs organisé par Betacowork, il a rencontré un de ses futurs partenaires avec qui il développe actuellement un projet de programme de coaching en entreprise.

Un réseau de clients et fournisseurs, certes, mais pas seulement. Certains y trouvent même des solutions de financement pour leur entreprise.  C’est le cas de Jeremie Marti qui, au cours d’un Betacooks (un lunch hebdomadaire chaleureux qui rassemble tous les coworkeurs), a rencontré Guillaume Tourniaire, un autre coworker qui travaille pour la société de crowdfunding Ayomi. A la suite de cette rencontre, Jeremie est parvenu à lever 100.000€ pour sa société via Ayomi.

Certaines entreprises vont encore plus loin grâce au Betacowork. Le meilleur exemple à ce jour reste celui de Data.be, un projet initié par Toon Vanagt et Eric Rodriguez. Cette entreprise est née au Betacowork et n’a cessé d’évoluer depuis cet instant. Les deux créateurs de Data.be ont profité du réseau de Betacowork pour trouver des fournisseurs dans le cadre de leur activité. Sur les bons conseils d’une coworkeuse lors d’un Betacooks, ils ont également embauché Stan Jagiello, un développeur web qui deviendra alors membre du Betacowork. L’apogée de cette collaboration entre Toon et Eric est atteinte lors de la mise en vente de Betacowork par Ramon Suarez, ancien propriétaire de la structure. Betacowork leur a tellement apporté dans leur carrière professionnelle qu’ils décidèrent de faire une proposition de rachat, proposition saluée et retenue par Ramon. Beaucoup d’autres espaces de coworking peuvent-ils se vanter d’avoir été repris par leurs propres coworkers ? Pas impossible, mais cela reste à confirmer.

Betacowork se distingue de ses pairs certes par la qualité des conditions de travail qu’il offre à son réseau d’entrepreneurs et freelances, mais également et surtout par la richesse des interactions sociales et professionnelles. Ces interactions, qui lui ont même garanti sa propre pérennité suite à son rachat, en font une entité à part dans le paysage du coworking bruxellois.