Bon, le titre est légèrement exagéré, c’est vrai. Mais tout de même : chaque jour, je bénis le ciel (ou qui de droit) pour m’avoir fait découvrir cette merveilleuse invention de l’économie du partage qu’est le coworking et, plus particulièrement, la création de Ramon Suarez, le Betacowork.
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Dix ans de solitude

Pendant un peu plus de dix ans, comme beaucoup, j’ai exercé mon métier de traductrice seule, loin de tous, à la maison. Je m’étais aménagé un petit bureau confortable, où je me sentais bien. Bien vite, cependant, j’ai commencé à ressentir le besoin de plus en plus impérieux de voir du monde (l’Homme n’est-il pas un animal social ?). En journée, j’avais le choix entre la boulangère, le libraire et la pharmacienne. Pendant dix ans, j’ai donc mangé beaucoup de pain (vraiment beaucoup), fumé beaucoup de cigarettes (oui, je sais, c’est mal. Mais j’ai arrêté, depuis. Et heureusement, tu vas comprendre pourquoi après) et sucé beaucoup de pastilles Nicorette (à partir du moment où j’ai arrêté de fumer, donc).
Une fois le soir venu, tandis que mes amis salariés sortaient du bureau et n’avaient qu’une hâte, à savoir rentrer s’isoler chez eux, de mon côté, je n’avais qu’un souhait : les voir ! Parler à des gens ! Échanger ! Partager ! Les after-works étaient ma planche de salut.

À la recherche des contacts perdus

Entre temps, je m’étais installée chez mon tchum – lui aussi indépendant – et notre relation devenait de plus en plus tendue (à force d’être ensemble 24/24 ou presque, c’était soit trouver une solution, soit nous faire à l’idée d’un jour faire la une dans les faits divers).
Je ne sais plus quels mots clés j’ai tapés dans mon navigateur, ce matin brumeux d’octobre 2013. Était-ce quelque chose du genre « comment éviter de s’entretuer quand on est tous les deux indépendants et que tu ne supportes plus de voir la face de l’autre où que tu ailles dans l’appart » ? Non, ce devait plutôt être « espace de travail pour indépendants ». A l’époque, je n’avais encore jamais entendu parler de « coworking ». Mais je me disais que si je ressentais le besoin de m’entourer de mes pairs, d’autres devaient ressentir la même chose, non ? Qui sait ? quelqu’un aura peut-être eu la bonne idée d’en faire un business ?
Je clique donc sur « Rechercher », et là, paf!, sous mes yeux ébahis, je découvre le site du Betacowork (si tu cliques, aujourd’hui tu vas m’apercevoir dans la vidéo. En compagnie de Toto, le grand blond qui n’arrive pas à prononcer « serendipity ». Oui, tu peux te moquer de lui). Je crois que j’ai cliqué le jour même sur le bouton « Faire un essai gratuit ». Le lendemain, après avoir rencontré le responsable, Ramon (qui était pourtant particulièrement mal luné, ce jour-là (coucou Ramon!), je prenais un abonnement. Depuis, je ne suis plus jamais partie et le Betacowork est en quelque sorte devenu ma deuxième maison.

L’insoutenable solitude du traducteur

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Lui, c’est Saint Jérôme, le patron des traducteurs. Tu trouves qu’il a l’air de s’amuser?


Bon, j’avoue qu’au début, j’ai eu un peu peur de ne pas pouvoir me concentrer entourée d’autres êtres humains. Rappelle-toi : je suis traductrice. Et nous autres, traducteurs, sommes tout de même des êtres un peu à part, profondément solitaires (dans le travail en tout cas). Huit heures par jour, nous sommes plongés, tels des machines, dans ces textes écrits (pas forcément très bien, par ailleurs) dans une langue étrangère, afin de les transcrire dans une autre langue (dans un langage de préférence impeccable), sans rien perdre de l’idée de l’auteur, tout en faisant en sorte que le résultat ne « sente » pas la traduction. Ça a l’air simple, comme ça, mais ça ne l’est pas toujours (sans quoi il y a bien longtemps que Google Translate nous aurait tous mis au chômage).
La solitude et la nécessaire concentration, disais-je. Heureusement, au Betacowork, nous avons une salle silencieuse (celle où j’ai décidé de poser mes sacoches (de vélo)). Ici, interdiction de prendre des appels ou de faire du bruit. C’est comme à la bibliothèque, mais sans les livres. La salle est ouverte à tous ceux qui ont besoin de calme pour faire du bon travail.

Ramon le magnifique

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Lui, c’est Ramon. Ramon aime bien faire du pain, aussi. On en revient à la boulangère, donc.


Voilà un peu plus de trois ans que j’ai opté pour le coworking, donc, et crois-moi si tu veux, mais il m’arrive encore régulièrement d’interpeller Ramon pour le remercier d’avoir créé cet espace. Et je sais que je ne suis pas la seule à le faire. Car l’un des (nombreux) avantages du coworking, c’est la possibilité de fréquenter d’autres indépendants, des gens qui ont les mêmes préoccupations que nous ; ensemble, nous parlons cotisations sociales, volume de travail, facturation, prospection, nous partageons nos découvertes, nous nous demandons conseil, etc. Mais au fil des semaines, des mois et des années, de véritables liens se tissent aussi entre nous, qui débouchent parfois sur de vraies amitiés. C’est donc avec ces nouveaux amis que je discute parfois du Betacowork et de ce qu’il m’a apporté, et la plupart confirment qu’ils pensent comme moi.
Dans un prochain billet, je te raconterai (si tu veux) comment le Betacowork, grâce au partage naturel des savoirs qui le caractérise, a carrément changé ma vie professionnelle (dans le bon sens), en m’ouvrant à un nouveau métier (appris en partie grâce à mes coworkeurs) et, au final, à un nouveau client, que j’adore et qui est d’ailleurs beaucoup plus qu’un client pour moi (allez, un indice ici, si tu insistes). Mais ça, ce sera pour la prochaine fois. Et si vraiment tu ne peux pas attendre, fais comme moi : viens faire un essai gratuit, viens me voir et je te raconterai.